Extraits
de « La cause des femmes » de Gisèle Halimi,
et
de sa plaidoirie pendant le procès de Bobigny
« Je
crois que la révolte s’est levée très tôt en moi. Très dure,
très violente. Sans aucun doute, indispensable pour faire face à ce
clivage que j’ai retrouvé dans toute ma vie : j’étais une
femme dans un monde pour hommes. »
« Tous
les clivages, toutes les discriminations, toutes les pénitences,
toutes les obligations se justifiaient dans ces cinq mots :
« Puisque tu es une fille... »
« Ta
grand-mère a vécu comme ça. Moi, j’ai vécu comme ça. Tu vivras
comme ça. Ce n’est tout de même pas toi qui vas changer le
monde ! »
« Pas
de complicité par le silence, par l’acceptation d’un certain
langage. Il est un langage que tiennent les hommes et que les femmes
ne devraient jamais laisser passer. Les mots ne sont pas innocents.
Ils traduisent exactement une idéologie, une mentalité, un état
d’esprit. Laisser passer un mot, c’est le tolérer. Et de la
tolérance à la complicité, il n’y a qu’un pas. »
L’article
317 du Code pénal concernant l’interdiction de l’avortement et
de la contraception date de 1920. Au sortir de la Grande Guerre,
« l’avortement menace la race. Après la saignée de 1914-18,
il faut des enfants à pleins bras. »
Rappelons
« qu’un Tribunal de Pétain a condamné à mort une femme,
Marie-Louise Giraud pour avoir procuré l’avortement. » Elle
fut guillotinée en 1943.
« Les
femmes ne sont pas des bêtes de reproduction, des réceptacles. Je
ne ferai des enfants que pour les élever et les aider à devenir
adultes. »
***
« Simone
de Beauvoir vous l’a très bien expliqué. On fabrique à la femme
un destin : un destin biologique, un destin auquel aucune
d’entre nous ne peut ou n’a le droit d’échapper. Notre destin
à toutes, ici, c’est la maternité. Un homme se définit, existe,
se réalise par son travail, par sa création, par l’insertion
qu’il a dans le monde social. Une femme, elle, ne se définit que
par l’homme qu’elle a épousé et les enfants qu’elle a eus. »
« La
femme est donnée à l’homme pour qu’elle fasse des enfants…
Elle est donc sa propriété comme l’arbre à fruits est celle du
jardinier. » (Extrait du Code civil)
Vous
retrouverez les biographies de Gisèle Halimi et de Marie-Louise
Giraud dans mon (excellent) bouquin sur ces dames :
« Scandaleuses ! »
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