Strophes pour se souvenir
de Louis Aragon
Vous
n’avez réclamé ni la
gloire
ni les larmes
Ni l’orgue ni la prière aux agonisants
Onze
ans déjà, que cela passe vite onze ans
Vous vous étiez servis
simplement de vos armes
La mort n’éblouit pas les yeux des
Partisans
Vous aviez vos portraits sur les murs de nos villes
Noirs de barbe et de nuit, hirsutes menaçants
L’affiche
qui semblait une tache de sang
Parce qu’à prononcer vos noms
sont difficiles
Y cherchait un effet de peur sur les passants
Ils
étaient vingt et trois quand les fusils fleurirent
Vingt et
trois qui donnaient leur
cœur avant le temps
Vingt et trois étrangers et nos frères
pourtant
Vingt et trois amoureux de vivre à en mourir
Vingt
et trois qui criaient la France en s’abattant.
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